(24/09/2016)
Billet d’humeur d’Alain Piot
Comme chaque année, l’ONG « Handicap International » alerte l’opinion par une manifestation symbolique : une montagne de chaussures en protestation, dans les premiers temps, contre les mines anti-personnelles, et plus largement aujourd’hui contre les bombardements des civils.
Je suis allé Place de la République à Paris jeter sur le tas commun mes chaussures. Je vous rassure, elles étaient en très bon état, mais trop petites pour mes pieds fatigués !
En rentrant chez moi avec mon petit badge évoquant les bombardements, j’entends « C’est bien Monsieur !» Je me retourne, c’était un jeune maghrébin, vendeur de fruits et légumes, qui poursuit : « C’est bien ! C’est contre la guerre ? » J’échange quelques mots avec lui et je lui dis ce qui me préoccupe en rentrant de la montagne de chaussures :
C’est bien, c’est vrai. Mais hier on entendait partout des cocoricos célébrant la vente de rafales en Inde par notre pays. La France fait partie des 5 plus gros vendeurs d’armes dans le monde. C’est bien, sans doute, pour notre économie, pour l’emploi. Mais ce que nous exportons sans état d’âme, c’est la mort. Nous fournissons parfois deux camps en lutte l’un contre l’autre ; ainsi si nous armons l’Inde, nous en faisons autant avec le Pakistan, ces deux pays se faisant la guerre !
Le fameux rafale de Serge Dassault utilise des missiles air-air et un canon ; (Je cite Wikipedia…) en bombardement tactique, il utilise des bombes guidées laser, des missiles de croisière, des missiles antinavires, et en bombardement stratégique, un missile nucléaire. Il est bien fait pour semer la mort, quelle que soit la cause.
Mon petit badge disait : Non aux bombardements des civils ! Moi je dis Non aux bombardiers. Aujourd’hui on nous parle dans chaque bulletin d’information à la radio ou à la télévision des bombardements qui écrasent Alep et ses habitants. Je ne sais pas si les avions sont estampillés SD, ce qui est certain c’est qu’ils déversent la mort sans fleurs ni couronnes. Je leur dédie mon badge.
Cocorico ! Nos ancêtres les gaulois peuvent être fiers ! Toujours aussi stupide, le volatile !