Invitées à ce festival organisé par l’association entreprendre avec ses différences (EAD) nous avions l’honneur d’être parmi les personnalités importantes de cette manifestation. Elle s’ouvrait le 7 décembre en présence de Mme la ministre de la femme, de la protection de l’enfance et de la solidarité, de M. le préfet d’Abidjan et de la maire adjointe de Grand-Bassam où se déroulait la manifestation.
Durant la première journée dont le thème était « l’autonomisation de la femme en situation de handicap » 5 intervenants se sont succédé sur l’entrepreneuriat au féminin et le cas de la femme en situation de handicap.
Lors de notre intervention qui était la première nous avons insisté sur la nécessité, urgente, de changer le regard de la société sur les personnes atteintes de handicap, ceci étant le seul moyen pour elles de se percevoir comme actrices à part entière de la société, non plus comme « un.e handicapé.e » mais comme une personne citoyenne à part entière. On ne dira jamais assez que le handicap quel qu’il soit n’est qu’une différence, une singularité et non à une anomalie. Chaque être humain est singulier et a sa place dans la société.
On oublie trop souvent le célèbre adage « il faut de tout pour faire un monde » qui signifie bien qu’aucun être humain n’est plus ni moins important qu’un autre : il lui suffit de trouver sa place. Pour trouver sa place comme l’ont rappelé les différents intervenant.e.s il faut d’abord qu’il se demande « quel est mon rêve ? » car on ne réussit à s’épanouir, c’est-à-dire à trouver sa place dans la société, qu’en faisant ce qu’on a choisi soi-même en fonction de ce qu’on aime vraiment.
Les personnes en situation de handicap reçoivent souvent beaucoup de conseils de gens très bien intentionnés mais qui ignorent qu’elles peuvent elles aussi réaliser leur rêve, que le handicap n’est pas un obstacle insurmontable, qu’il est même pour beaucoup un levier qui leur a permis de sortir du carcan d’une voie toute tracée qui n’était pas pour elles la meilleure.
Nous avons eu le grand plaisir d’entendre les autres intervenant.e.s reprendre nos idées forces en offrant chacun leurs exemples, personnels pour certain.e.s, de personnes atteintes de handicap totalement autonomes et épanouies qui la plupart du temps avait créé leur propre emploi, artisan.e.s ou chefs et cheffes d’entreprise.
Georgette Zamble, qui a consacré sa vie à aider les femmes africaines, notamment celles atteintes de handicap, nous a expliqué comment sortir de son isolement en surmontant l’obstacle fréquent du dénuement à l’aide du « crédit villageois » qui non seulement permet d’amorcer une activité mais aussi de créer une véritable communauté de partage d’expériences et d’enrichissement personnel.