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BILLET D’HUMEUR N°86 par Olivier Manceron, 20/12/22.

Rien ne nous permet l’optimisme. L’année passée a semé la douleur et le désespoir dans les sillons sanglants des champs impurs de l’Histoire. Les hymnes de victoire et autres chants de gloire ressemblent à d’aigrelets réveils de coqs déplumés, à peine audibles sous les coups de tonnerre des guerres et de leurs bombardements sourds, aveugles et anonymes.

Vous souvenez-vous des vertes prairies des enfances de jadis ? Revoyez-vous les roulades velours des jeunes amants dévalant les coteaux riants de fleurs sauvages ? Vous souvenez-vous encore des automnes déclinants, rouge et or, qui nous murmuraient à l’oreille des histoires de renaissance et de printemps ? Le val était d’herbe bleue et de soleil bourdonnant d’abeilles. Le beau jeune homme semblait dormir. La nostalgie n’avait encore que la couleur du coquelicot, mon âme, d’un tout petit coquelicot.

Les gravats des jours de haine ensevelissent les villes d’Ukraine. La rage coule aussi fort que la vodka dans les veines des condamné.es aux meurtres, aux viols et aux plus malsaines des aventures humaines. Les disettes préparent les famines. Les hivers n’entendent plus ronfler de poêle devant les cheminées. Les mains des enfants sont glacées. Les larmes finiront-elles par geler ? La planète se réchauffe, mais les cœurs restent froids.

Les yeux se perdent dans les noirs entonnoirs des abîmes de bêtise de ces beaux hommes aux corps huilés, bruns et musclés qui brandissent la coupe du monde du Qatar au-dessus de leurs têtes de conquérants affamés. La coupe du monde est pleine ! Elle déborde déjà du sang des esclaves de leurs pyramides à air conditionné, de celui des ventres ouverts des femmes prostituées par les guerriers de toutes les conquêtes de la virilité, de celui dilué d’oubli et d’eau de mer des noyés de la Manche et de la Méditerranée.

La coupe du monde a débordé. Mais sur le rouge du manteau du Père Noël, la tâche écarlate se verra-t-elle ? Allez les rennes ! Encore une tournée ! Ne laissez pas le traineau s’embourber. Un dernier verre, c’est ma tournée. Un dernier Noël enturbanné de promesses dorées, enguirlandé de regards émerveillés d’enfants crédules qui ne sont encore tombés que sous le charme d’histoires d’espoir sans cesse renouvelé, de Noëls crépitants, de Noëls enneigés, de Noëls magiques où les bébés naissent dans la paille et deviennent plus tard des sauveurs de l’humanité, des sauveurs d’espoir dans l’humanité.

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