Le jour se lève. Tout prête à la bonne humeur et à l’optimisme. Les omicrons s’apprêtent à estomper leurs vagues destructrices et l’avenir réapparait derrière les nuages roses de l’aube. Les grognements de chiens en laisse des armées étrangères résonnent dans les sous-bois des forêts frontalières, décorant de vert sombre leurs frondaisons, déjà frissonnantes de l’attente du printemps. Le monde bouge. La glace se fendille. Bientôt les beaux jours.
Nos oreilles se sont faites aux débordements mousseux des borborygmes médiatiques et aux cris d’orfraie lancés par les protagonistes électoraux à chaque billevesée présidentielle. Nos yeux scrutent l’horizon en quête de nuées prometteuses, sans s’arrêter aux miasmes atmosphériques des pollutions industrielles. Nos bouches restent mi-closes. Les paroles s’éteignent sous le masque hygiénique, qui ne laisse échapper que les harangues des anti-quasi-tout et leurs vociférations libertariennes.
Aux orées des bois, parés d’espoir et de pendants d’oreilles, les noisetiers feutrent de vert amande les chevilles moussues des futaies. Les premiers oiseaux des fourrés nous flattent les tympans de leur joie de vivre. On attend les fleurs. Les annonces catastrophiques des collapsologues climatiques relâchent leur étreinte sur nos cœurs, quand les bruits de bottes et de chenilles des lance-roquettes se font plus prégnants dans les haut-parleurs des chaînes continues d’actualité.
Cela soulage un peu de changer de peur. Cela ne va pas si mal. On rencontre des difficultés à trouver une place à l’année en France dans un port de plaisance. On aspire à une vie normale. On attend le prochain calendrier de la levée des restrictions. Il fait froid, mais il y a du soleil.
Les gros financiers du beau monde n’ont jamais été aussi riches. Les crises économiques et sanitaires annoncées ne sont que de nouveaux fromages pour leurs insatiables appétits. Enfin, des gens heureux !
Nous avons tant besoin d’années folles, de danses débridées, de fêtes, d’alcools et de légèreté. Alors vous comprenez, l’Ukraine, les gilets orange noyés par des mers dénaturées et les charniers de canards du Périgord ne vont pas entamer notre désir d’harmonie. Notre volonté de ne pas imaginer l’impensable doit nourrir nos capacités de développement personnel et le maintien de nos équilibres intérieurs. Ne sont-ils pas les conditions expresses de notre santé et de notre prospérité ? Pour la nouvelle année, recevez tous mes souhaits de bonheur et de bonne humeur !