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BILLET D’HUMEUR N°74, par Olivier Manceron, le 20/12/21

Il suffit d’un regard pour rallumer le vieux brûleur de l’espoir. Il suffit que des yeux d’enfant vous touchent l’âme. Un seul de leurs regards, si profonds et si noirs, engloutit d’un coup les désespoirs luxueux des richards cyniques et les éructations médiatiques des présidentiables revanchards.

Quitte à passer pour un prédateur, scrutons les poussettes, croisons les groupes d’enfants après l’école, longeons les squares et gonflons nos poumons de fragrances de joie de vivre. Gorgeons-nous des effluves de bonheur qui montent en volutes au-dessus des cours de récréation. Restons à l’affût des jolis éclats de rire que briseront plus tard les rochers aiguisés des tueurs d’espoir. Les chasseurs jouisseurs de sang massacreront le bœuf et l’âne et égorgeront les moutons. Mais tout va scintiller encore dans les regards des petits enfants qui viendront nous voir à la maison pour Noël.

Que la chance nous ait sacrée grand-mère ou fait tomber grand-père, du fait des débordements d’amour inconséquents de leurs parents, ou que nous saisissions l’occasion du passage des familles des voisins de l’impasse ou du palier,ou encore celle des visites du dimanche à l’hôpital ou à la résidence des personnes âgées, croisons leurs regards.

Alors une grande bouffée de Noël nous envahira, un chouette shoot d’espoir, une bonne lampée de foi en l’autre qui ragaillardiront nos vieux neurones. Les petits enfants nous voient comme les preuves encore vivantes qu’on peut vieillir sans trop souffrir, en gardant le sourire. Ils ne se rendent pas compte que c’est de leur croyance que nous nous nourrissons. Nous survivons en leur laissant un monde ni fait ni à faire. Quand la supercherie sera découverte, nous serons loin, oublié.es sous le terreau du cimetière ou emporté.es dans le vent des mers,déjà polluées par les plastiques, le réchauffement climatique et autres trahisons.

Nos mers sont des cimetières où sombrent les humains, couvrant de leurs cauchemars le sable blanc des fonds marins. Alors, si m’en croyez, gorgez-vous de regards d’enfants, de leurs yeux d’océan où voguent encore les voiles blanches des rêves d’amour,poussées par la brise douce de berceuses qui s’écoutent en suçant son pouce. Frottez vos yeux aux leurs et Noël poussera tout seul dans vos cœurs. Les petites bougies trembleront dans la nuit, éclairant d’or la neige et les rubans des sapins. Les croissants brillants dans leurs corbeilles sentiront la faim qui s’apaise et le chocolat crémeux dessinera des moustaches de tyran sanguinaire aux lèvres facétieuses des gourmands.

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