Non aux coupes budgétaires

Depuis plus de vingt ans, notre association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir – FDFA accompagne et défend les femmes en situation de handicap, particulièrement celles victimes de violences.

Sans subventions suffisantes, nous vivons dans l’incertitude. Il nous est impossible de nous projeter, d’anticiper, de mener à bien certains projets pourtant essentiels. Cela fait partie de nos inquiétudes quotidiennes.

Nous ne savons même pas si nous pourrons maintenir certains de nos ateliers animés par des prestataires – yoga adapté, beauté créative, écriture, etc. Et pourtant, ces espaces sont vitaux pour les femmes en situation de handicap qui les fréquentent : ils leur redonnent confiance, brisent l’isolement, recréent du lien social et une estime de soi qu’elles pensaient perdue.

Avec notre présidente, Chantal RIALIN, nous portons de nombreux projets à destination des femmes en situation de handicap – un observatoire national des violences, une maison d’accueil spécialisée, l’essaimage de nos savoir-faire – qui faute de moyens risquent de ne jamais voir le jour.

Au-delà de nos actions auprès des femmes, FDFA est régulièrement sollicitée pour son expertise sur l’identification des violences spécifiques aux femmes en situation de handicap, et sur leur visibilité dans l’espace public et les politiques d’égalité. Si nous étions réduites au silence faute de moyens, c’est aussi la parole et la place de ces femmes qui risqueraient d’être effacées à nouveau.

Pour beaucoup de femmes, FDFA est plus qu’une association : c’est un espace d’échange, d’empouvoirement et de sororité sécurisant, un véritable lieu refuge. Elles savent qu’ici, elles sont entendues, respectées, accompagnées.

Au cœur de notre action se trouve la ligne Écoute Violences Femmes Handicapées -EVFH joignable au 01 40 47 06 06, véritable cœur battant de FDFA. En 2024, plus de 238 dossiers ont été traités par notre association. La ligne EVFH est un dispositif unique en France : gratuit, confidentiel, animé par des professionnelles et bénévoles formées aux violences spécifiques que rencontrent les femmes en situation de handicap. Nous écoutons, nous orientons, sans jugement, en tenant compte de leur réalité particulière : au croisement du genre, du handicap et souvent de la précarité. Si FDFA venait à disparaître demain, il n’existerait aucun autre lieu national spécialisé pour ces femmes. Comment accepter que les plus vulnérables soient encore les moins protégées ?

Soutenir FDFA, c’est préserver un espace unique où les femmes en situation de handicap peuvent être écoutées, crues et accompagnées. C’est refuser qu’elles soient condamnées au silence et à l’invisibilité.

Maintenir les subventions n’est pas qu’une question de survie associative , c’est une question de justice et d’égalité réelle.