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BILLET D’HUMEUR N° 45 par Olivier Manceron le 20/05/19

Europe, fille du roi de Tyr, ancienne cité du Sud du Liban, est enlevée par le dieu des dieux de l’époque, déguisé en taureau, et emmenée en Crète, la limite Sud de notre continent européen, le Lampedusa du moment. Ça commençait déjà très mal pour elle. Le déguisement est carrément ridicule, mais la suite est criminelle : l’enlèvement d’une mineure avec viol et séquestration. A l’époque, les hommes n’avaient pas à se gêner, même les dieux violaient.

Trois ou quatre millénaires plus tard, la pauvre Europe n’en mène pas plus large. Comme les précédentes élections de ses députés, celle d’il y a cinq ans n’a rien changé et celle-ci ne laisse rien augurer de meilleur. La pauvre Europe est encore prisonnière des héros de l’ultra-libéralisme et de l’économie de marché, offerte en sacrifice sur l’autel de Saint Profit, le veau d’or des grands de ce monde.

La gerbe des 34 listes électorales qui décore nos murs aurait tendance à nous la donner. Avec leurs sourires accroche-cœurs et leurs slogans bidons-raisonneurs, on voit qu’elles et ils nous aiment, d’un même amour grandiloquent. Mais ce n’est pas réciproque.

Les programmes mélangent le vert écolo avec le rouge drapeau, le violet des chiens écrasés, le bleu d’un ciel sans chômage et le jaune fluo des lendemains qui toussent. Qui a déjà mélangé ces couleurs en sait le résultat. Sinon faites l’expérience avec la boite de peinture la plus proche, vous serez édifiés.

Pas d’avenir à notre société fragilisée par les appétits des despotes et des dictateurs. Pas de futur pour nos bébés, que cataclysmes sur catastrophes pour n’avoir pas arrêté à temps la folie des puissants. Les uns proposent de faire payer les riches et les autres d’enrichir les pauvres pendant que d’autres veulent fermer les portes et les volets des frontières pour rester dans le noir, par peur du noir, pendant que dans la nuit rugira l’incendie.

Pas d’utopies enthousiasmantes, ni même d’idées nouvelles. Pas de rêves… à part ceux, si fastueux, des mondes publicitaires qu’on regarde les yeux rivés sur les écrans, en suçant son pouce ou en tétant sa canette. A l’aube, la Liberté a assassiné l’Égalité. La Fraternité est désormais réservée à de petites communautés de messieurs jaloux et sectaires.

Seules, encore et toujours, quelques voix féministes s’élèvent pour stigmatiser ce monde patriarcal qui refuse l’égalité aux êtres humains, au prix de crimes sexistes de masse. À peine entendues, leurs voix, tout de suite dénigrées, sont les seules qui réclament une véritable révolution sociale. Seule celle-ci est capable de freiner les courses folles des grands de ce monde vers l’holocauste des peuples, l’extermination du monde animal, la désertification de la planète. Des multitudes sombres sont lancées d’un bout à l’autre des plaines terrestres dans des galops de bisons furieux, des charges chevaleresques, des chevauchées fantastiques, des ruées épiques et légendaires. Chacun ne veut croire qu’à la victoire de son peuple. Mais au bout, il y a la falaise.

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