Bercy lance une enquête sur les produits de consommation qui seraient plus chers pour les femmes, la « woman tax »
Le collectif féministe, les Georgette Sand, attire l’attention en France sur les produits pour femmes qui seraient plus chers que les produits pour hommes dans les rayons des magasins, surtout des grandes surfaces. Pourtant, ceux-ci sont semblables, voire identiques. Des membres de ce collectif ont été reçues par Pascale Boistard le 21 octobre.
Communiqué de presse des Georgette Sand
Les différences de prix se retrouvent aussi dans une multitude de services, comme le coiffeur, puisque les femmes payent davantage que les hommes, même pour une coupe courte, ou au pressing.
Selon le professeur de marketing Bruno Belbézier., les entreprises pensent que les femmes seraient prêtes à payer plus cher.
C’est aussi l’analyse de Géraldine Franck, membre du collectif Georgette Sand: « il y a une injonction qui est faite au corps des femmes qui est bien plus importante que celle qui est faite au corps des hommes. De ce fait, les femmes sont prêtes à accepter un budget plus important pour tout ce qui relève des soins ».
Le collectif a mené une enquête dans un magasin essentiellement, Monoprix, auquel une pétition, signée par près de 20.000 personnes, a été adressée, pour lui demander d’égaliser ses tarifs. L’enseigne a répondu qu’elle veillait « naturellement à n’introduire aucune discrimination dans les prix des produits proposés à ses client(e)s ».
Dans la foulée, le cabinet du ministre de l’Economie a annoncé avoir lancé une enquête pour faire « une évaluation de relevés de prix » sur les catégories de prix cités par ce collectif » et « à mesurer la réalité des écarts », a-t-on précisé à l’AFP. . Estimant qu’il s’agit d’une « injustice qui ne doit pas perdurer », Pascale Boistard a contacté vendredi 31 octobre Carole Delga, secrétaire d’État chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Économie Sociale et Solidaire, et le ministre de l’économie Emmanuel Macron.
Selon le cabinet du ministre Emmanuel Macron, cette enquête, lancée lundi matin, va servir « à faire une évaluation de relevés des prix Les résultats de cette enquête pourraient être connus « dans les semaines à venir ».
A l’étranger, cette inégalité a été dénoncé : en 2012, un article du magazine Forbes dénonçait déjà cette taxe, estimant son coût pour les femmes aux Etats-Unis à 1100€ par an.