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BILLET D’HUMEUR N°97   par   Olivier Manceron, 20/11/23.

S’il y a une chose dont on ne puisse jamais faire le deuil, c’est bien l’espoir. Pourtant les temps s’y prêtent. La multiplication exponentielle des crimes contre l’humanité permet aux criminels de se perdre dans la foule de leurs victimes. On se donne le luxe de classer les massacres par catégories, soit aériens, soit maritimes, soit souterrains, soit en rase campagne. On commente leur caractère adroitement politique ou totalement inutile. L’humanité saigne comme une truie dans les ruisseaux du monde, qui débordent et rougissent les sables du désert ou les premières neiges de l’hiver. Rien n’est assez grandiose pour détruire la vie des autres.

L’esprit de vengeance n’a jamais été aussi légitime et les guerres aussi évidemment justes. On en mettrait sa main à couper et on s’en tirerait bien, vu les circonstances. Les drapeaux claquent dans le vent de l’histoire des « morts pour la France », des morts pour la Russie, pour l’Arménie, pour l’Ukraine, pour le Soudan, pour Israël, pour la Palestine, pour le Yémen, pour…

La roue de l’infortune s’emballe et fait tourner le globe terrestre de plus en plus vite. Le sang des autres nourrit les marchés. « On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour les industriels. » disait Anatole France. Les mafieux internationaux s’engraissent, tout nus et ventrus, sur la plage arrière de leurs yachts de luxe. Alors combien faudra-t-il d’enfants écrasés, de bébés brûlés, de filles violées, de femmes écartelées, de vieillards décapités, tous immolés à la gloire de leur fureur, pour qu’ils achèvent leur danse macabre.

L’Histoire ne se souviendra que de la honte. Aussi donnons-nous du temps. Accrochons-nous aux oripeaux de nos vieux rêves. Ne lâchons ni le manche, ni le clavier, ni le micro, ni le stylo. Ils pensent que l’horreur répondant à l’horreur, ils vont lier nos mains, coudre nos bouches, fermer nos cœurs, comme ils noient de larmes nos paupières. Ne regardons pas ce qu’ils exigent que nous contemplions extatiques jusqu’à annihiler nos volontés.

Continuons à analyser les mécanismes psychiques intimes qui les font se mouvoir, à stigmatiser les coutumes qui les dissimulent et à lutter contre les politiques sociales qui protègent leur impunité. C’est une ascension entre mur et ravin, dans les tourbillons de la tourmente. Ne regardons pas le sommet, ni le précipice. « Les chants désespérés sont les chants les plus beaux, » disait Alfred de Musset. Mais continuer de chanter, c’est déjà une victoire. Travailler sans y croire, c’est encore de l’espoir.

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