Femmes pour le Dire,
Femmes pour Agir

Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir,

Femmes handicapées, citoyennes avant tout !

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BILLET D’HUMEUR N° 56. Olivier Manceron, le 20/04/20.

Y a-t-il des morts utiles ? La question doit paraître futile à celle ou à celui qui meurt. On meurt, un point c’est tout, juste parce qu’on a vécu. Mais quelque fois, on aimerait bien qu’elles puissent servir à quelque chose. La planète entière souffre et pleure ses mortes et ses morts, sans sépulture. Tous les pays du monde n’ont guère trouvé mieux que d’agrandir leurs fosses communes. C’est du chacun chez soi, chacun pour soi, mais pour tous et toutes, l’espoir que ça ne recommencera pas.

Alors que les lendemains chantent, à tue-tête, à plein poumons ! Le Covid-19 n’est qu’un coup de semonce. La folie guide le monde. Nos dirigeant.es promettent, certifient, s’engagent, jurent leurs grands dieux en haranguant les foules par visio-propagande. « Courage, le monde va changer ! Nos soignantes ne seront pas mortes pour rien. »

Restons solidaires pour préparer la société égalitaire éco-féministe de demain. Elles se battent nuit et jour, au lit du malade, en réa ou en EHPAD, à l’école ou au collège, à la poste, à l’atelier pour fabriquer des masques, à la maison pour que les gosses tiennent le coup et fassent leurs devoirs, au téléphone avec leur mère, sur l’ordinateur pour le patron, à la machine à laver, à l’aspirateur, au caddie de la supérette, à la cuisine, à la porte de la voisine de palier, jusque sur le balcon à 20 heures.

Elles se battent près de nous pour nous aider à vivre, nous les mal fagotées, les mal-au-fauteuil, les mal-au-lit, nous, les mal payées, les mal à la tête et les mal au pied. Elles sont encore là et quand elles-mêmes sont malades, elles pleurent de nous avoir abandonné.es. Alors, Messieurs, les mâles au pouvoir, les mâles armés, les mâles branchés, les mâles qui nous promettent un monde meilleur, une vie d’après, ne revenez pas sur vos promesses. Que plus rien ne soit comme avant. Qu’elles.ils ne soient pas mort.es pour rien.

Il nous faut un monde pour elles, les femmes, celles qui ont tenu alors que tout s’écroulait. Il nous faut un monde sans violences conjugales, sans enfants sur le pavé, sans nanoparticules, sans massacres de koalas ou de pangolins, sans montée des eaux, sans viols… Ne serait-ce que pour elles, Messieurs, même si vous ne voyez pas clairement votre avantage dans votre cécité de cœur. Hier, notre premier ministre a déclaré en vidéo-confidence : « Ce ne sera pas exactement la vie d’avant le confinement… pas tout de suite. » Voilà qui ne promet rien de bon. La crise est de retour ! Produisez, consommez, courez à votre perte ! Comme quoi, il n’est jamais utile de mourir.

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