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BILLET D’HUMEUR N° 40 d’ Olivier Manceron, le 20/12/18.

Les jours s’allongent le long des premières aubes roses quand les matins chagrins nous tirent des couettes épaisses aux rêves blancs. La forêt a perdu ses derniers atours et montre ses genoux violacés par l’hiver. C’est la trêve. La sève est au plus bas. Les gens ont froid et soufflent sur leurs doigts.

Mais au village, les boutiques illuminent leurs vitrines. Dans la rue, la mairie a planté un sapin au milieu de la place battue de bises glacées. On va fêter l’espoir dans un futur doré. C’est la trêve de Noël. Il y a des crèches dans les maisons avec des besoins de vie fragile, de paille, d’humilité et d’enfançon. Il y a des guirlandes scintillantes et des boules velours. On va faire la fête.

Les télévisions, les radios, les journaux et les réseaux sociaux s’électrisent de réclames ronflantes et de publicités chatoyantes. La propagande pour la débauche consumériste est lâchée. Achetez, vendez, mangez, buvez ! Consommer plus, pour dépenser plus ! C’est la trêve des confiseurs.

Les préoccupations sont celles des recherches dans l’intérêt des familles. Quel cadeau pour grand-père ? La tante Jacqueline viendra-t-elle ? Qui fait la bûche ? On réfléchit tous et toutes à savoir comment se terminera le repas. C’est la trêve des revendications hargneuses. Le Père-Noël n’a pas de gilet jaune. Les fins de repas de fin d’année ont remplacé les fins de mois angoissées.

On fera un beau Noël, même s’il faut après se serrer la ceinture. C’est la trêve des combats politiques haineux, des dénigrements méprisants et des violences policières. Les lumières se rallument sur les Champs-Elysées.

Pendant ce-temps-là, la planète tout doucement se réchauffe. Les panaches des usines et des centrales thermiques se mélangent aux sillages des Airbus dans un ciel embué de nuages toxiques. Les COP succèdent aux G20 et aux G8. Tout ça pour rien. Le Yémen est exsangue. La Syrie est livrée aux griffes des tyrans. L’Afrique se meurt. Les potentats s’invectivent, chacun sur son tas de fumier. C’est la trêve.

Restent la honte, le désespoir et le déshonneur. On va chanter des chants de douce nuit et de divin enfant. Trouvons force et espoir à la lumière dans les yeux enfantins !

Que les fins de repas ne cachent pas les fins de mois, ni la fin du monde tel qu’il est.  Combattons sans trêve. Ayons faim d’un monde de partage, d’une société nouvelle égalitaire pour que justice soit faite et que, pendant ce temps-là, la méditerranée continue de rouler ses galets.

 

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