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BILLET D’HUMEUR N° 12 par Olivier Manceron

Le 18/08/16.

Billet d’humeur ? Billet de mauvaise humeur, oui !

Le 28 juillet au soir, sur la 2, notre grande chaîne d’État, tout un sujet du magazine « Envoyé spécial » a été consacré aux pères « malgré eux ». Surpris par les conséquences « inattendues » d’une brève rencontre, ces pauvres garçons sont mis devant le fait accompli d’une grossesse qu’ils ne souhaitaient pas. Les anciennes et les anciens d’après guerre se souviendront qu’on appelait les « malgré eux », les alsaciens enrôlés de force dans la Wehrmacht pour aller défendre le Reich sur le front de l’est.

L’irritation monte à mes narines quand consultant Wikipédia sur l’item « Paternité imposée », je trouve un article qui abonde dans la commisération plaintive pour ces désignés volontaires géniteurs. Il est en plus fleuri de quelques lignes de la « juriste » Marcela Yacoub qui propose un statut de « paternité sous X » à ces hommes perdus ? Celle-là, elle n’en rate pas une.

Pourtant, la législation est claire. Un enfant n’est pas un préjudice, mais une chance. Si un homme n’a pas pris la précaution contraceptive d’éviter une grossesse, qu’il l’assume. « Un sujet tabou de société qui repose la question de l’égalité femmes-hommes. »

A la télé, la journaliste Elise Le Bivic s’envase dans ses considérations fangeuses. Ah ! Ces femmes qui font des enfants dans le dos ! La moutarde envahit mes narines ! Voyons, un enfant ne se fait pas dans le dos ! Un minimum de connaissance anatomique doit leur être inculqué de toute urgence ! Je me demande s’il ne faudrait pas demander à nos juristes de créer un « permis de pères », avec cours de code et de conduite, carte indispensable pour déverrouiller la porte des chambres d’hôtel.

La colère me monte aux joues. Enivrées d’eux-mêmes l’espace d’un instant, ces couples d’un jour enfouissent le grandiose de leur hymen au fond du sac étroit de leur égoïsme d’ado éternel. « C’est pas sa faute. » Il ne la pensait pas assez gourde pour laisser ce truc grandir en elle. La pilule de tous les jours ou bien du lendemain, ce n’est pas pour les chiens ! Et l’avortement ? Elle n’avait qu’à s’en débarrasser du machin, plutôt que venir pleurnicher pour lui piquer son fric quand c’est trop tard.

La rage m’étreint. Sans parler de la tête du « truc-machin » quand il apprendra par qui il/elle a eu la malchance d’être conçu.e. Honte à ces hommes qui me couvrent de honte d’en être un moi-même.

En amour, sauf mentir, il n’y a ni norme ni règle. Vivre un jour un feu d’artifice n’empêche pas ensuite de vivre pour toujours le feu de la tendre forge. Le souvenir des femmes que j’ai aimées, même brièvement, m’accompagne et m’aide à aimer celle que j’aime.

Mais comment être aussi peu respectueux des autres et de soi-même ? Comment ne pas porter de préservatif quand il faut s’aimer si fort qu’on n’attend même pas de se connaître ? Ma colère ne se refroidit pas. Le préservatif protège de la grossesse qu’on affiche alors ne pas souhaiter. Il garantie des maladies terribles sexuellement transmissibles. Le préservatif, c’est festif, attentif, émotif, attractif, créatif, participatif, récréatif, parfois hâtif, mais jamais facultatif pour se préserver soi-même et celle qu’on va aimer. Quand on est un homme, on n’en parle pas, on le met.

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